La route la plus dangereuse de France, facteurs de sinistralité, aménagements et réflexes de prévention

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Route de montagne sinueuse en France avec virages serrés

Entre 2017 et 2022, le tronçon entre Saint-Gaudens et Luchon, sur la RN125, a enregistré un taux d’accidents mortels supérieur de 60 % à la moyenne nationale. Ce chiffre persiste malgré la présence de radars fixes et d’une limitation abaissée à 70 km/h sur plusieurs portions.

Les rapports d’expertise mettent en cause la configuration de la chaussée, la récurrence d’erreurs humaines et l’insuffisance de certains aménagements. Les interventions ciblées n’ont pas suffi à inverser la tendance.

Pourquoi certaines routes françaises concentrent-elles autant d’accidents ?

La RN79, désignée par Budget-Direct comme la route la plus dangereuse de France, expose une vérité difficile à ignorer : certains axes accumulent les accidents de la route à un rythme alarmant. Géo a relayé l’étude, chiffres et témoignages à l’appui. Un gendarme, interrogé par le JDD, tranche net : « Ici, le risque mortel guette à chaque instant. »

Pour mieux cerner les raisons de cette situation, voici les principaux éléments qui se conjuguent :

  • Infrastructure défaillante : tracé sinueux, visibilité réduite, intersections mal signalées rendent la conduite périlleuse.
  • Flux de véhicules hétérogènes : poids lourds, véhicules légers, engins agricoles et motos se croisent sur une chaussée trop étroite, ce qui multiplie les risques de collision frontale.
  • Habitudes de conduite : vitesse excessive, impatience lors des dépassements, relâchement de l’attention sur des trajets répétitifs.

Les statistiques d’accidents routiers dressent un tableau sévère, mais derrière les chiffres, il y a la peur des habitants, la lassitude des équipes de secours, les nuits blanches des gendarmes. La sécurité routière sur ces axes ne tient jamais à un seul facteur. C’est la somme des faiblesses structurelles et des comportements risqués qui transforme certaines routes françaises en véritables pièges.

La RN79 : un axe tristement célèbre au cœur des statistiques

La RN79, dans le Centre-Est du pays, est devenue le symbole des drames routiers. Surnommée sans détour la route de la mort, cette section de la RCEA (Route Centre-Europe Atlantique) s’est forgé une réputation à la hauteur de la gravité de ses statistiques. Entre Moulins (Allier) et Mâcon (Saône-et-Loire), la route traverse des paysages paisibles, mais sous cette apparence trompeuse, le danger rôde à chaque virage.

Au fil des ans, les usagers de la RN79 vivent avec la crainte d’une collision soudaine. Les drames s’enchaînent, venant grossir une statistique déjà accablante. Camions et voitures se disputent l’espace sur une infrastructure qui n’a jamais été conçue pour un tel volume de circulation. La route de la mort porte bien son surnom : chaque kilomètre garde la mémoire d’un accident, d’une sortie de route, parfois d’un destin brisé.

Les équipes de secours connaissent cette route par cœur, routine sinistre d’interventions nocturnes et de carambolages. Entre Moulins et Mâcon, les risques se concentrent : voies étroites, absence de séparateur central, visibilité précaire dès la tombée du jour. Les riverains, eux, n’ignorent rien de la dangerosité du secteur et modifient leurs habitudes, à l’affût de la prochaine sirène qui trouble le calme du soir.

La RN79 ne se résume plus à une simple route : elle incarne l’échec de la sécurité routière à répondre aux défis d’un axe fréquenté, dangereux et mal adapté à la circulation d’aujourd’hui.

Quels sont les facteurs qui rendent une route dangereuse ?

Routes sinueuses, circulation intense, conditions météo instables, tout contribue à transformer certains axes en parcours à risques. La RN79, tristement célèbre en France, partage bien des points communs avec d’autres routes européennes : la route 622 en Islande, fermée la moitié de l’année, ou encore l’A1010 entre Tottenham et Waltham Cross en Angleterre, où le nombre d’accidents explose, bien au-dessus de la moyenne nationale.

Pour comprendre ce qui rend une route aussi redoutée, il faut passer en revue les principaux facteurs de sinistralité :

  • Infrastructures routières défaillantes : chaussées étroites, virages à visibilité réduite, intersections dangereuses.
  • Densité du trafic : flux constant de véhicules aux profils variés, sur des axes mal dimensionnés.
  • Conditions météorologiques : brouillard, pluie, verglas, pièges classiques mais redoutables pour les automobilistes inattentifs.
  • Facteur humain : vitesse inadaptée, fatigue, distraction, comportements à risque.

Ces faiblesses se retrouvent sur de nombreux réseaux européens. Qu’il s’agisse de la RN79, de la 622 islandaise ou de l’A1010 britannique, la combinaison de défaillances structurelles, d’aléas climatiques et de comportements imprudents dessine la carte de la dangerosité routière continentale.

Vue rapprochée à l

Réduire les risques : aménagements récents et conseils essentiels pour les usagers

Face à la cascade d’accidents sur la RN79, rebaptisée route de la mort, les gestionnaires ont dû agir. Ces dernières années, les travaux ont porté sur l’élargissement des voies, l’installation de séparateurs centraux là où c’est possible, et une signalisation revue de fond en comble. Les carrefours les plus risqués ont été transformés en giratoires, ou entièrement réaménagés. Ces choix, dictés par l’alerte constante des riverains et des chiffres implacables, améliorent la situation, mais la prudence reste le fil conducteur.

Pour celles et ceux qui empruntent ces axes sous tension, certains réflexes font la différence :

  • Adapter sa vitesse dès que la météo se gâte : pluie, brouillard, chaussée glissante n’autorisent aucune approximation.
  • Maintenir des distances de sécurité suffisantes, anticiper les dépassements et éviter toute source de distraction.
  • Se rappeler que l’alcool, la fatigue ou le téléphone restent des ennemis de la vigilance.

Sur la RCEA, l’alternance entre secteurs modernisés et portions toujours étroites impose une attention de chaque instant. Un virage serré, une ligne blanche franchie, et le drame n’est jamais loin.

La sécurité ne dépend pas uniquement des aménagements routiers. Elle repose aussi sur l’état d’esprit des usagers. Les contrôles de gendarmerie, fréquents sur la RN79, rappellent que l’accident ne relève pas du hasard, mais bien d’une succession de choix individuels. Là où les travaux s’accompagnent d’une prise de conscience collective, la tendance aux accidents commence enfin à s’inverser.

Une route n’est jamais seulement une ligne sur une carte : elle peut marquer des vies, façonner des habitudes et rappeler que chaque trajectoire, chaque décision, pèse plus lourd qu’on ne l’imagine. Demain, sur la RN79 comme ailleurs, la vigilance restera la meilleure alliée contre la fatalité.